Pourquoi me suis-je installé en Bretagne ?
Tout simplement parce que ma femme est bretonne ! Mais je vis en France depuis 17 ans, il y a donc sûrement une partie francophile en moi ! J'ai l'impression d'être un pionnier ici essayant, avec mes confrères naturopathes français, de faire avancer la médecine alternative en France.
Comment sont les conditions de travail en France ?
Difficiles ! En Allemagne, je dispose presque des mêmes droits qu'un médecin. Ici je suis considéré comme un charlatan... Dur, quand on a fait des études et des formations sérieuses. Je ne peux utiliser qu'environ 30% des méthodes que j'ai apprises. C'est frustrant et dommage pour les patients !
Les problèmes majeurs de mon quotidien de thérapeute ?
Faire comprendre aux gens qu'une médecine complémentaire sérieuse existe ! Oui, nous ne sommes pas obligés d'avaler de la chimie toute de suite. Nous pouvons d'abord essayer des méthodes plus douces et naturelles.
Quels sont les thérapies et méthodes qui me convainquent le plus ?
Le jeûne, clairement ! Ça fait des miracles. C'est clair que notre quotidien est organisé autour de nos repas, les repas structurent notre vie. Si on ne mange pas, il y a un vide. Mais on n'a pas faim quand on fait un jeûne. Pour les maladies auto-immunes (polyarthrite, spondylarthrite...) cette méthode est un must !
Mes souhaits pour l'avenir ?
Que les politiques acceptent enfin que la population française ait le droit de se faire soigner autrement et créent des lois pour que les méthodes alternatives et complémentaires soient reconnues.
Qu'est-ce que la 'naturopathie' ?
Pour moi, c'est une approche thérapeutique qui tient compte de l'individu dans sa globalité afin de tenter de guérir la personne malade et non pas la maladie. C'est une approche holistique de la maladie, il n'y a pas de protocoles thérapeutiques standards. Chaque personne est unique (au niveau de son vécu, de son patrimoine génétique). Le thérapeute cherche les causes profondes de la maladie chez un individu. C'est seulement après cela, qu'une thérapie est proposée au patient. Dans le cas du naturopathe, ces thérapies excluent normalement les molécules chimiques et sont basées sur ce que la nature nous offre. N'oublions jamais: nous faisons partie de la nature - seulement la nature peut nous guérir durablement.
Quelle est la différence entre un Heilpraktiker et un naturopathe ?
La plus grande différence se situe au niveau de la formation du Heilpraktiker. Une très grande partie de sa formation est semblable à celle de la médecine conventionnelle: anatomie du corps humain, physiologie, pathologie, pharmacologie (action des médicaments). Le programme de la formation est similaire à celui des études de médecine à l'université.
Finalement, le Heilpraktiker, comme le médecin, a compris comment le corps fonctionne. L'examen d’État porte exclusivement sur cette partie de la médecine conventionnelle - un examen très sélectif, le taux d'échec frôle les 90%... C'est seulement après avoir réussi l'examen d’État que le Heilpraktiker apprend les méthodes de la médecine naturelle, et peut se spécialiser (par exemple, dans mon cas en phytothérapie et auriculothérapie).
Compte tenu de la structure et du contenu de la formation, le Heilpraktiker se situe entre le médecin et le naturopathe. Oui, parfois nous utilisons les méthodes et analyses de la médecine conventionnelle, ce qui peut surprendre. Nous ne concurrençons pas la médecine conventionnelle, mais nos thérapies et spécialités sont complémentaires.